20/04/2020, par Françoise Daxhelet

Les étapes de choc (1) et d’accueil des émotions suscitées par la pandémie de COVID-19 (2) ne sont pas ponctuelles. Leur durée dépendra des impacts subis et de la capacité d’y faire face. Il est probable aussi que ces étapes connaissent l’une ou l’autre "réplique".

Pour entrer pleinement dans la résilience, il est nécessaire, à un moment donné, d’accepter la situation telle qu’elle se présente.

Au-delà des émotions que nous ressentons et qu’il ne s’agit pas de nier, il s’agit ici de lâcher prise. De reconnaître avec humilité que cette crise nous dépasse, et que nous ne pouvons pas la contrôler complètement. Il s’agit d’accepter notre vulnérabilité et nos limites. De tolérer ce moment de perte de repères.

Dans une démarche qui peut mobiliser notre dimension spirituelle, nous sommes invités à accepter que nous faisons face à quelque chose de plus grand que nous.

Cette étape d’acceptation est peut-être la plus difficile à enclencher. Mais elle est un point de passage déterminant entre deux phases de notre cheminement : une première phase où on subit les choses, et une seconde où on retrouve son pouvoir d’action.

Comme l’a exprimé l’explorateur B. Piccard : "La crise qu’on accepte devient alors une aventure, avec son lot d’imprévus, de rebondissements, d’émotions et d’enseignements ; l’aventure qu’on refuse demeurera, à l’inverse, une crise, avec un surplus de souffrance et de désespoir."

Cette étape cruciale renvoie à un changement de posture, de regard sur la situation. Ce changement nous permettra d’aborder la crise avec confiance et d’en sortir positivement.

Si vraiment la pandémie de COVID-19 est un cygne noir tel que décrit par N. N. Taleb, cette étape d’acceptation reviendrait en quelque sorte à apprivoiser le cygne noir.

Sans nier ses impacts douloureux, cela reviendrait à s’ouvrir au fait que ce cygne noir, rare et complètement inattendu,  a peut-être aussi quelque chose de beau à nous apporter !? A nous ? A nos proches ? A nos institutions ? Et peut-être à toute l’humanité ?

Que pensez-vous de l’idée de devoir accepter la situation créée par cette pandémie ? Avez-vous le sentiment d’être déjà passé par cette étape d’acceptation ? Si oui, qu’est-ce qui vous y a aidé ? Si non, qu’est-ce qui rend ce passage difficile ?